Cache-cache

Jésus partit de là et se rendit dans le territoire de Tyr. 

Il entra dans une maison 

et il voulait que personne ne sache qu’il était là, 

mais il ne put pas rester caché.

Marc 7, 24

Où es-Tu

jardinier de ma foi ?

Partout

ici et là

le printemps

fait renaître la nature

les oiseaux chantent

les fleurs s’ouvrent

la rosée sourit

Tant de beautés

empreintes de Ton amour

mais Toi

où es-Tu ?

J’essaie de Te voir

je Te cherche

mais Tu restes caché

camouflé à mon regard

Y a-t-il une cabane

une remise

un petit coin

où Tu te tiens ?

Où es-Tu

jardinier de ma foi ?

J’aimerai moi aussi

renaître, chanter, fleurir, rayonner

J’aimerai moi aussi Te rencontrer

porter en mon cœur

l’empreinte de Ton amour

Purge

Il n’y a rien d’extérieur à l’être humain qui puisse le rendre impur en pénétrant en lui,

mais ce qui sort de l’être humain,

voilà ce qui rend l’être humain impur.

Marc 7,15

Déchiffrer le mystère

De l'envie envoûtante

Celle qui s'étend

De la saveur d'une frite

À la promesse du four à pain

À l'ivresse d'un verre de vin

Dans l'abondance inutile

Des nourritures terrestres

Repérer le discret

Soupçonner la goutte

Et saisir la miette

Entre le dehors et le dedans

Choisir ce qui s'offre

Dans la rencontre intestine

Consentir à l'abandon

De la subsistance passagère

Pour offrir au monde

Des relents d'essentiels

Marche

Il vit que ses disciples avaient beaucoup de peine à ramer, 

parce que le vent soufflait contre eux ; 

alors, tard dans la nuit, il se dirigea vers eux en marchant sur l’eau.

Marc 6, 48

De village en village

l’empreinte de ses pas

sur cette terre 

où il chemine

comme un nouveau Printemps

De rivage en rivage

l’empreinte de sa grâce

sur cette eau insaisissable

qui le porte

comme le ciel la colombe

De cœur en cœur

l’empreinte de son amour

sur cette parcelle humaine

jardin intime

en attente de floraison

De mystère en mystère

l’empreinte de sa vérité

sur le monde invisible

où il se fait itinéraire

pour le chemin de foi

D’instant en instant

l’empreinte de sa poésie

sur la page d’éternité

présent à recevoir

comme une bonne nouvelle

Brouhaha

Jésus leur dit : 

« Vous autres, venez à l’écart dans un lieu désert et reposez-vous un peu. »

Car il y avait beaucoup de monde qui venait et repartait,

et eux n’avaient pas même le temps de manger.

Marc 6,31

Débroussailler le vacarme

Incessant du jour et des drames

Suivre le fil embrouillé

Des minutes et des heures

Des paroles et des pleurs

Savourer la conviction confuse

Du dénouement essentiel

Où le mot prend repos

Et le sens trouve propos

Nourrir la défusion

Et transformer l'envie

Recevoir sans surprise

Le désir apaisé

La faim recentrée

Tiraillement

En effet, Hérode craignait Jean, 

car il savait que c’était un homme juste et saint, 

et il le protégeait. 

Quand il l’écoutait, il était très embarrassé ; 

pourtant il aimait l’écouter.

Marc 6, 20

Tiraillé

entre deux rives

il ne sait que faire

Quand

il l’écoute parler

c’est comme si

il entendait

le murmure du Jourdain

Il aimerait en savoir plus

mais il n’ose franchir les eaux

Un roi qui se mouille

est un roi 

qui se compromet 

Alors il reste là

dans la nuit

seul avec son pouvoir

seul avec ses questions

Sur la rive d’en face

l’Aube se lève

dévoilant déjà

un nouveau Royaume

Poussière

Si une localité ne vous accueille pas et si l’on ne vous écoute pas,

en partant de là,

secouez la poussière de vos pieds :

ils auront là un témoignage.

Marc 6,11

Juste une poussière

Un grain de mémoire

Pour seul témoignage

Perdue dans le sable des jours

La vie agite

Invente

Faufile son destin

Entre boue et instinct

Juste une poussière

Un grain de mémoire

Pour seul héritage

Dans le village endormi

Entre les portes aveugles

Et les fenêtres sourdes

La vie trace son chemin

Accueille à l'excès

L'errance de la faim

Juste une poussière

Un grain de mémoire

Pour seul présage

Ici

Le vertige

De la plage blanche

Du coquillage discret

Tendre l'oreille

À l'écho tenace

Emprunter la trace

De Celui qui veille

Juste une poussière

Un grain de mémoire

Pour seul voyage

Voir plus loin

Le jour du sabbat, il se mit à enseigner dans la synagogue.

Ses nombreux auditeurs furent très étonnés. Ils disaient :

« D’où a-t-il tout cela ? Qui donc lui a donné cette sagesse

et le pouvoir d’accomplir de tels miracles ?

N’est-ce pas lui le charpentier, le fils de Marie, 
et le frère de Jacques, de Joses, du Jude et de Simon ? 

Et ses sœurs ne vivent-elles pas ici parmi nous ? »

Et cela les empêchait de croire en lui.

Marc 6, 2-3

S’étonner

puis raisonner

pour finalement

ne pas y croire

Si proche

et pourtant si loin

pensant le connaître

mais ignorant

l’essentiel

L’ayant vu grandir

apprendre à marcher

sans se soucier

qu’il allait plus loin

cheminant 

dans le ciel du cœur  

Il y a la part visible

à laquelle on s’accroche

comme une évidence

Il y a la part invisible

à laquelle on décroche

par peur de déviance

Cherchez l’erreur…

Psaume du 3ème dimanche de carême

Jésus prend la main de l’enfant et lui dit :

« Talitha qoum »,

ce qui veut dire : 

« Jeune fille, je te le dis, réveille-toi ! »

Marc 5,41

Artisan du réveil

Toi qui tisses projets et actions

Sur mon métier quotidien

Quand je perds pied

Quand je dérive

Offre à ma navette

La flamme de mes rêves

La vigueur qui relève

 

Ouvrier du réveil

Toi qui travailles doutes et abandons

Dans mon charbon inquiétant

Quand je perds courage

Quand je fuis

Offre à mon bras

Les ressources de ta mine

L'espoir qui ranime

Artiste du réveil

Toi qui dessines larmes et rires

Sur ma toile affective

Quand je perds la passion

Quand je m'estompe

Offre à ma plume

La couleur émotive

La tendresse qui ravive

Dieu du réveil

Toi qui souffles gestes et paroles

Sur la voile de mon corps

Quand je perds l'horizon

Quand je bascule

Offre à mon âme

La lumière d'une pépite

L'enfant qui ressuscite

Effleurement

Elle avait entendu parler de Jésus.

Elle vint alors dans la foule, derrière lui,

et toucha son vêtement.

Marc 5, 27

La Grâce se faufile

comme un courant d’air

Nul besoin de lourdes

et imposantes prières

L’Aube se lève

dans un murmure de clarté

Le Miracle surgit

sans jamais s’annoncer

~

C’est à petits pas

qu’on s’approche du mystère

C’est en tâtonnant

que le présent devient éternité

~

Quand la vie

effleure la Vie

le cœur éclôt enfin

Ni règle, ni recette

juste l’intuition 

du chemin

Décombres quotidiens

Comme Jésus descendait de la barque, 

un homme possédé d’un esprit impur vint aussitôt à sa rencontre, 

sortant des tombeaux.

Marc 5,2

Ensevelir sous les décombres

les reste des jours

trop nourris

des vies trop vives

englouties de brume

et d'emballages de fortune

Hanter ce quotidien habile

de lumière et d'argile

Rejoindre la danse

ample et monotone

des gestes inconscients

friands d'éphémère

de fulgurances

et d'errances

Habiter la transe repue

des envies vagabondes

Consommer à l'excès

les folies possessives

sans pause ni sursaut

Différer l'engloutissement

de l'âme dans la veille

des digestions

Un jour

ahuri de lumière

rencontrer l'Humain

au pied d'une barque

Renoncer enfin

aux plaisirs soudains

Ces geôliers d'étincelles

gardiens des désirs

et du printemps

Sur la même barque

Jésus, à l’arrière du bateau, dormait, la tête appuyée sur un coussin.

Ses disciples le réveillèrent alors en criant :

« Maître, nous allons mourir : cela ne te fait donc rien ? »

Marc 4, 38

Sur les eaux agitée de la vie

là où tu trimes

où chaque instant est labyrinthe

là où tu as juste besoin

d’un soutien

d’une solution

d’un apaisement

est-ce possible 

qu’Il dorme

qu’Il rêve

serein

au milieu de la tempête ?

Peut-être

s’est-il endormi

à force de me voir

tout faire tout seul

comme un grand

par ma propre volonté ?

Ainsi va la vie

entre veille et sommeil

communion et solitude

rosée et désert

Où que tu sois

il n’est jamais trop tard

ni trop tôt

pour réveiller

Celui qui dort à tes côtés

Compagnon de route

si proche et si discret

que tu l’oublies

Lui qui est pourtant

juste là

à l’arrière

sur la barque de ton cœur

Marche à vivre

D’elle-même la terre produit d’abord l’herbe,

puis l’épi,

enfin du blé plein l’épi.

Et dès que le blé est mûr, 

on y met la faucille, car c’est le temps de la moisson.

Marc 4,28-29

D'abord installer 

La conscience

perdue au chant

du vaste sommeil

Puis remuer 

L'accueil

du jour innocent

en promesses intenses

discrètes et avides

Enfin saisir

Le possible

infini potentiel

gorgé de présences tranquilles

et de vie impatiente

Et dès que la nuit trouble

les envies fugaces

et les besoins subtils

Récolter le désir

enfoui en soi

et tendu à l'éternel

Écoutez bien

Écoutez bien, si vous avez des oreilles pour entendre !

Marc 4, 23

La vie est une énigme

Dieu un mystère

Rien n’est acquis

Tout est à chercher

Aussi bien

dehors que dedans

sur la vaste terre

et l’intime terreau 

Tous les sens en éveil

à l’affût

A l’écoute du moindre

battement

Attentif aux plus petits

scintillements

Le Souffle passe

Il ne s’arrête pas

comme une étoile filante

rien que pour toi

Dans son murmure

la Promesse

l’Alliance

Imperceptible

pour la plupart

mais offerte à celui qui veille

avec un cœur telle une oreille

Parole de semeur

 “Le semeur” sème la Parole

Marc 4,1

Il y a ce qui tombe

sans fin

dans les oreilles d'un sourd

d'un savant

ou d'un saint

Chute déplorable

facile

et soudaine

des mots trop humains

quotidiens

Le sourd les évite

Le savant les ignore

Et le saint les retient

Il y a ce qui court

les murs et villes

le bruit d'un écho

rumeur au galop

dans le chœur des voisins

des amis

ou des saints

Envol éphémère

destructeur

et lointain

des mots trop précieux

silencieux

Les voisins les habitent

Les amis les ignorent

Et les saints les affrontent

Il y a ce qui reste

s'enracine

dans l'encre des cœurs

murmure essentiel

souffle primaire

dans la vie de l'humain

de mon être

et du Saint

Souche immuable

en nos printemps de pierre

gorgée de sève

de mots trop bienvenus

méconnus

L'humain les accueille

Mon être les croît

Et le Saint les resème

Fraternité

Jésus regarda les gens assis en cercle autour de lui et dit : 

« Voyez : ma mère et mes frères sont ici.

Car celui qui fait la volonté de Dieu est mon frère, ma sœur ou ma mère. »

Marc 3, 34-35

Compagnon de route

quand je cherche 

à suivre Tes pas

ma solitude en rencontre d’autres

Ici et là

des hommes et des femmes

en quête de sens

Ici et là

des frères et sœurs

en chemin

Compagnon de route

dans le désert

dans la forêt

dans le silence

de l’aube au crépuscule

Tu te fais proche

et sans cesse

Tu m’invites à revenir

vers celles et ceux

qui peuplent

mon quotidien

dans le pas à pas

de la relation

de l'écoute

et du partage

car c’est là

Compagnon de route

sur le chemin de la fraternité

que l’oasis de Ton Amour

est à découvrir

La faim des temps

Jésus vient à la maison,

et de nouveau la foule se rassemble,

à tel point qu’ils ne pouvaient même pas prendre leur repas

Marc 3,20

Une table

Quelques chaises

Et l'infini dans un plat

Convives inquiets

Obstinés

Repus

Réunis sans pourquoi

Ni comment

Juste là

Autour d'une table

L'appétit de la foule

Dressé sans couverts

Pour quelques instants

Convives impatients

D'entamer le silence

Consommer l'harmonie

Jusqu'au chaos discret

La foule suit les miettes

Les chaises veillent au sol

Bientôt la maison

Retournera l'humain

Le Temple inversé

Pour habiter en soi

Ici

Maintenant

Au partage de nos plats

Le mystère en personne

Vient nourrir notre foi

Faire équipe

Il forma ainsi le groupe des douze qu’il nomma apôtres. 

Il fit cela pour les avoir avec lui et les envoyer annoncer la Bonne Nouvelle,

avec le pouvoir de chasser les esprits mauvais.

Marc 3, 14-15

C’est ensemble

qu’on ira de l’avant

C’est en équipe

qu’on touchera

le cœur des gens

Avec nos forces et nos faiblesses

nos similitudes et nos différences

Avec nos élans et nos paresses

nos intuitions et nos confidences

La Bonne Nouvelle

a besoin de toi, de lui et d’elle

pour sourire à l’oreille

du plus sage au plus rebelle

C’est ensemble

qu’on ira sur les chemins

C’est en équipe

qu’on deviendra levain

Pour que l’Amour

puisse
éclore enfin

Pour que l’Espérance

fleurisse 

sur l’horizon de chacun

Au revers de Michel-Ange

Il entra de nouveau dans une synagogue;

il y avait là un homme

qui avait la main paralysée.

Marc 3,1

Main docile

Dans le temps argile

Les doigts courent

S'élancent

Effleurent le monde

En arabesques agiles

Au passage du seuil

Sa main apaise

La course artisane

Joindre le réel

En prière digitale

Accueillir le pouls

Du réel en sa paume

Parcourir en prière

La lumière

En ses doigts

Main engourdie

Dans le repos cruel

Tendue vers un geste

Accompli au trépas

À l'entrée de l'intime

Son signe bouleverse

L'ankylose de la foi

Aveugle

Les Pharisiens dirent alors à Jésus : 

« Regarde, pourquoi tes disciples font-ils 

ce que notre loi ne permet pas le jour du sabbat ? »

Marc 2, 24

Pointer du doigt

Voir le grain de sel

S’arrêter

sur les moindres choses

qui clochent

Juger

Critiquer

S’aigrir

Vouloir tout contrôler

Exiler la créativité

Devenir aveugle

Perdre le Souffle

~

Tu ne peux saisir

l’Insaisissable

Tu ne peux définir

l’Ineffable

Tu ne peux prévoir

l’Imprévisible

Par contre

ce que tu peux

c’est laisser place

à l’Étonnement

Le métier de mon âme

Personne ne coud une pièce d’étoffe neuve à un vieux vêtement ;

 sinon le morceau neuf qu’on ajoute tire sur le vieux vêtement,

 et la déchirure est pire.

Marc 2,21

Je tisse et j'étoffe

Les mots que je broie

Sans doute et sans fil

Au patchwork de ma foi

Je tisse et j'enlace

Ces mots indociles

Offerts au présent

De l'instant trop fébrile

Je tisse et j'étouffe

Mes mots étincelants

 Vestiges de mes larmes

Témoins trop gênants

Je tisse et j'espère

Navette incessante

Pour relier les traces

Et nouer mes errances

Déclic

En passant, il vit Lévi, le fils d’Alphée, assis au bureau des impôts.

Jésus lui dit : « Suis-moi ! ».
Lévi se leva et le suivit.

Marc 2, 14

Un regard

posé sur l’être humain

le prochain

le frère

qui n’a que faire

de l’enveloppe

de l’étiquette

qui descend

directement

au cœur 

Une parole

adressée à l’être humain

au prochain

au frère

qui n’est ni 

jugement

théorie

qui ouvre

simplement

l’horizon

Une marche

proposée à l’être humain

au prochain

au frère

qui n’a rien

de touristique

de populaire

qui conduit

à découvrir le ciel

sur la terre

~

Un regard

Une parole

Une marche

Une rencontre

Un itinéraire

Un enthousiasme 

Psaume du 1er Dimanche de Carême

L’homme se leva, il prit aussitôt son brancard et il sortit devant tout le monde, 

si bien que tous étaient bouleversés et rendaient gloire à Dieu en disant : 

« Nous n’avons jamais rien vu de pareil ! »

Dieu du mouvement
Toi qui éveilles la Vie
L'onde première
Qui dessine le monde
Traverse les nuits et les songes
Viens animer nos cendres
Gonfler la matière de ton Souffle

Et renouveler notre humanité

Afin que nos soupirs proclament

que nous n'avons jamais rien senti de pareil

Dieu de l'agitation
Toi qui brises nos conforts
Nos illusions
Notre engourdissement
Dans les réponses faciles
Viens secouer notre être
Faire tomber la poussière de nos habitudes
 Fais vibrer nos lèvres
Et résonner notre histoire
Afin que nos questions admettent
que nous n'avons jamais rien entendu de pareil

Dieu du déplacement
Toi qui rassemble les exils
Les poussières d'espérance
Dispersées dans la rosace du temps
Viens relever l'horizon
Éventrer l'inertie
En éclats de doute fertile
Et transformer nos balafres en vitrail
Afin que nos vie reflètent
que nous n'avons jamais rien vu de pareil

Guetter l'Aube

Très tôt le lendemain, alors qu’il faisait encore nuit noire, 

Jésus se leva et sortit de la maison. 

Il s’en alla hors de la ville, dans un endroit isolé ;
là, il se mit à prier.

Marc 1, 35

Partir de nuit

en solitaire

Traverser 

la forêt des ombres

où craquent

les branches mortes

Faire confiance

aux fines empreintes

des étoiles

Suivre l’intuition

des premiers chants

d’oiseaux

Aller vers

la clairière

de l’Aube

Jusqu’à se laisser étreindre

par la lumière

comme l’union de deux mains

dans la prière

~

Sortir de chez moi

pour aller jusqu’à Toi

Quitter ma demeure

pour rejoindre Ta maison

Loin du bruit

et de la circulation

Loin des prix

et de la consommation

Là où comme une rivière

chante le silence

Là où rayonne

le mystère

de ta Présence

Là
au rendez-vous

de l’Aube

Là où mon cœur

peut battre enfin

au rythme du tien

Tombe

« Que nous veux-tu, Jésus de Nazareth ?

Tu es venu pour nous perdre.

Je sais qui tu es :

le Saint de Dieu. »

Marc 1,24

Tombe

Tombe du ciel

Tombe des toits

Tombe au sol

Jusqu'à moi

 Tombe

Pluie sainte

Attendue et crainte

Tombe

Parole nue

Vibrante

Inconnue

La terre te retrouve

L'abri te connaît

Le fou s'avance

Le sage se retranche

Dans l'exposition brute

Pure et intense

De ce qui tombe

Meurt

Et renaît

Tombe devant moi

Paupière sur mes craintes

Viens diluer

Ma nuit

Ouvrir mon labyrinthe

Le voile tombe

Enfin le désir

De découvrir

Ton Nom

 

Entre ici et là

Tout de suite après, l’Esprit le poussa dans le désert.

Marc 1, 12

Il y a le désert de sable

aux dunes infatigables

Il y a le désert du cœur

pays de toutes les peurs

Il y a le désert géographique

où le silence est musique

Il y a le désert intérieur

où le bruit fait fureur

Il y a le désert de la Création

qui invite à l’oraison

Il y a le désert de l’humain

en quête d’un chemin

~

Quel que soit le désert

le Souffle circule

l’Oasis se dissimule

Dans l’immense

Il est le Détail

Dans l’infime

Il est le Portail

Ose le pas de la foi

Il est avec toi

sur le chemin de la Source

Mercredi des Cendres

Jean était vêtu de poil de chameau 

avec une ceinture de cuir autour des reins;

il se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage.

Marc 1,6

Pas dans l'absence

Ni dans le sable

Juste l'errance

Monotone et fidèle

Du bruit en exil

Sous couvert d'absolu

D'entreprise louable

Un cri s'aventure

Loin du faste indéniable

Des fréquence évidentes

Vêtu des loques

Barbares

Indociles

Animales

Un appel s'avance

Sa faim costume

Son souffle en désir

Sa soif consume

Son miel dans la mire

Quelques pas dans le sable

Quelques riens insatiables

Une parole s'approche

L'invitation simple

Savourer le désert