- Ecclésiaste 8, 13
Rien n'est acquis
- Ecclésiaste 8, 13
Rien n'est acquis
- Ecclésiaste 7, 29
D’ailleurs à tous les propos qu’on profère,
ne prête pas attention :
ainsi, tu n’entendras pas ton serviteur te dénigrer
Ecclésiaste 7,21
Jaloux
je te garde
pour moi
rien que pour moi
Toi
Tu voudrais te perdre
glisser ci et là
sans arrêt
ni repos
sans trêve ni adieux
Bondir d'une chose à l'autre
effleurer le pistil
du réel devant toi
Jaloux
et prudent
je te garde
te retient
près de moi
Freine ta course
rempli ton jabot
Juste quelques instants
secondes ou minutes
suffisent pour flairer
le nectar essentiel
de la paix
du silence
et le promesse
de son miel
La sagesse dirige mieux le sage que dix gouverneurs une ville.
- Ecclésiaste 7, 19
Lorsque tu te sens tiraillé
par la surmédiatisation ambiante
Cherche le silence
Ne laisse pas
le bitume
envahir tes entrailles
Envole-toi
comme le papillon
au pré des éclosions
La sagesse se cache
au pied
de chaque brin d'herbe
L'inconscience
tire ton regard
au ciel des buildings
Les pieds sur terre
accueille et tutoie
Celui qui te rejoint
à ta hauteur
Ne sois pas juste à l’excès,
ne te fais pas trop sage ;
pourquoi te détruire ?
Ecclésiaste 7,16
J'aime
je pleure
je chante et je prie
cette vie
simple et naissante
Elle
elle rampe
titube
s'encouble et s'éclaffe
Tant de maladresses
dans ce corps
trop petit
pour contenir
soif de tendresse
et faim d'émerveillement
trop fragile
pour tenir debout
avant toute résurrection
- Ecclésiaste 7, 14
Ne dis pas : Comment se fait-il
que les temps anciens aient été meilleurs que ceux-ci ?
Ce n’est pas la sagesse
qui te fait poser cette question.
Ecclésiastes 7,10
Ma pensée dérive
sur mes flots trop connus
elle dit tout
elle dit vague
elle s'ennuie presque
des lames soudaines
Sans filet
elle cherche
un banc d'opinions
pour entretenir son allure
sans céder
à la convenance du plancton
Ma pensée sage
ou espiègle
espère presque
la bourrasque
chavirant l'évidence
Au temps de tempête
ma pensée docte
écope sans cesse
les ondes nouvelles
retenues par la barque
pour éviter l'abîme
sans m'alourdir
de l'actualité débordante
de la flotte experte
et savante
Dans ce passage du souffle
l'embarcation surnage
pour quelques instants
ma pensée navigue
Ecclésiaste 7, 4
Pourquoi dissocier ?
Multiplier les paroles,
c'est de la fumée sans fin.
Qu'y gagne-t-on ?
- Ecclésiaste 6,11
Au commencement
rien
vraiment rien
à peine le souffle
vagabond
le cœur paternel
battant son destin
l'instinct filial
préparant son chemin
*
Soudain
un mot
l'écho d'un désir
Désir
doux et divin
lointain de tout
car proche de rien
Parole première
gorgée de vie
soupir d'infini
sur la toile éternelle
*
Bientôt son fruit
vieilli en fûts d'âmes humaines
livrera son silence
au vain désespoir
La perte du néant
sur le bois de la croix
libère le message
des sentences entendues
- Ecclésiaste 6, 6
- Ecclésiaste 5, 9
Si, dans l’État, tu vois l’indigent opprimé,
le droit et la justice violés,
ne sois pas surpris de la chose ;
car au-dessus d’un grand personnage
veille un autre grand,
et au-dessus d’eux, il y a encore des grands.
Et à tous, la terre profite ;
le roi est tributaire de l’agriculture.
- Ecclésiaste 5,7-8
Sous les parapluies
la justice
le droit
et les pauvres
Au-dessus
la pluie tombe
abandonne son ciel
et le confort des nuages
jusqu'au sol
à la terre
par le chemin
court et fuyant
Entre deux
des puissances
de l'or
du luxe
et des haines
du mépris des faibles
des autres comme des mêmes
Petite classe
riche et étroite
au costume débordant
d'opulence et d'effroi
leur bras long
toujours plus court
que celui de leur roi
Terribles parapluies
insensibles au trésor
de la terre
arrosée par la foi
Foi timide
mais intense
en la graine
plus puissante que les rois
en la pluie
surclassant leurs éclats
en ce ciel
lourd de larmes
en ce monde
moins docile qu'ils ne croient
- Ecclésiaste 5, 1
Mieux vaut un enfant,
pauvre et sage
qu'un vieux roi stupide qui refuse les conseils.
- Ecclésiaste 4,13
Cette crèche si lointaine
de paille et de bois
reste noble
et souveraine
dans mon histoire
et ma foi
Pauvre et aimé
l'enfant innocent
rassemble en son calme
bergers et savants
Par tant de largesses
de richesses
et d'entrain
parfois mon âme
à la flamme de paille
recycle son bois
pour en faire une croix
- Ecclésiaste 4, 12
Aller seul
est nécessaire
pour explorer
la forêt du cœur
pour écouter
vibrer
rencontrer
Celui qui ouvre
le chemin
Faire équipe
est essentiel
pour partager
l'expérience vécue
pour éviter
de faire fausse route
de se perdre
pour conserver
le bon cap
Il y a un équilibre
à trouver
pour être libre
et accompagné
À la fois
seul avec Lui
ensemble en sa compagnie
toujours
en marche
Mieux vaut le creux de la main plein de repos
que deux poignées de travail et de poursuite de vent.
- Ecclésiaste 4,6
Saisir le jour
remplir chaque heure
de travail et de vent
chaque minute
de tracas et de peine
chaque seconde
de nouvelles
de rengaines
Saisir le jour
au-delà de son règne
du désir de l'aube
au deuil du couchant
Saisir le jour
à feu vif
juste quelques instants
entre bleu et saignant
Saisir le jour
attendrir chaque instant
embrasser l'horizon
savourer son jus et sa flamme
Saisir le jour
mais ralentir son temps
épaissir son regard
et remuer sa passion
- Ecclésiaste 4, 1
- Ecclésiaste 9, 11
Il y a un moment pour tout
et un temps pour chaque chose sous le ciel :
- Ecclésiaste 3,1
Temps du soleil
et temps de la pluie
Temps du beau
temps de l'incompris
Tant de temps
à vivre
à saisir
Tant de contrastes
à choisir
à consentir
Temps de l'hiver
et temps du printemps
temps de deuil
repos de promesses
temps de réveil
héritage des détresses
Tant de temps
à souffrir
ou embellir
Tant de tensions
vives
et brillantes
Temps de l'ici
et du maintenant
Temps sans évasion
fatal et opportun
Tant de temps
à chérir
à pétrir
Le seul bonheur des humains est de manger, de boire et de jouir des résultats de leur travail.
- Ecclésiaste 2, 24
Si le bonheur
se résume
à la consommation
je passe
mon chemin
Si le bonheur
ne dépend
que du labeur
je vais
faire une sieste
Aujourd'hui
je choisis
la joie
de savourer
chaque instant
de vivre
émerveillé
de prendre le temps
d'être vivant
sans rien
dans les poches
Quelqu'un travaille avec sagesse.
Il a de
l'expérience et il réussit bien.
Or, il doit donner ce qu'il a réalisé à
un autre qui n'a rien fait !
Cela non plus n'a pas de sens et c'est
très injuste.
- Ecclésiaste 2,21
Tout recevoir
même le vide
la fatigue
et l'espoir
Prendre en son sein
les promesses et les peines
transformer soirs en matins
illusions en rêves de demain
Pétrir l'héritage
à s'en user les mains
extraire les tendresses
des violences fossiles
réveiller les ivresses
des projets trop dociles
Et un jour
transmettre
abandonner son trésor
à l'avenir inconnu
remettre son labeur
ses fruits et sa sève
aux prochaines âmes
échappées de ma flamme
- Ecclésiaste 2, 13-14
des passages obligés
des expériences communes
Je
me suis dit :
« Voyons ce que valent les joies de la vie,
découvrons ce
qu'est le bonheur. »
Eh bien, cela aussi part en fumée !
Le rire est insensé ; la joie, à quoi rime-t-elle ?
- Ecclésiaste 2,1-2
Quête longue et fuyante
du bonheur tapis
en maints plaisirs
et instants fugaces
Quête simple et sereine
du mot
de la parole
dont la rime
ne se passe de Toi
Entre ma joie
ma foi
et moi
j'ignore quelle racine
me mène à ton ciel
Dans le doute
sublime et vibrant
je laisse le sens
dans l'abîme
et derrière la fumée
mon regard se glisse
jusqu'aux traces du Vivant
à l'horizon du Tout-Puissant
- Ecclésiaste 1, 17
J’ai eu à cœur de chercher et d’explorer par la sagesse
tout ce qui se fait sous le ciel.
C'est là une
préoccupation pénible que Dieu impose aux humains !
Ecclésiaste 1,13
Je tombe et je cherche
au sol des questions
des débris
de la poussière d'enfance
Je creuse et je cherche
la terre ancienne
grouille de toute vie
humide de l'hiver et d'hier
avide printemps
de demain
Je me heurte et je cherche
ce caillou résistant
trop dur pour s'ouvrir
trop présent pour se fuir
tentative d'éraillure
échec cuisant
le mystère se polit
et reflète ma fêlure
Je remonte et je cherche
enfin sous le ciel
les ongles noircis
mais le cœur enfin propre
Quelle fatigue indocile
de chercher le précieux
ailleurs qu'en les cieux
- Ecclésiaste 1, 9
Rien de nouveau
Tous les mots sont usés, on ne peut plus les dire,
l’œil ne se contente pas de ce qu’il voit,
et l’oreille ne se remplit pas de ce qu’elle entend.
Ecclésiastes 1,8
Te voici enfin
charbon du silence
dense trace d'une joie
ancienne et brûlante
intense et brillante
Tu ouvres le jour
noirci de l'errance d'hier
en ton sein
un souvenir
ou deux
peut-être mille
bonheur hypermnésique
au repos
Ta veille est diamant
Ton écorce fébrile
Juste une étincelle
une parole
un parfum
et ton cristal sera flamme
Alors j'attends
j'espère
empli mon regard de soif
mon oreille de curiosité
afin d'être
cœur de faim