dimanche 12 avril 2020

Psaume pascal



Dieu, ma force ! Mon cœur compte sur Lui.
Dieu ma joie ! Il est là et je suis sain et sauf.
Mon cœur desséché est devenu prairie.
Jamais je ne Lui dirai assez combien je L'aime.
Je Le célèbre par un poème.
- Psaume 28,7



Debout !
La Vie t'appelle

Chante de joie
comme le merle

Laisse rayonner ton cœur
comme le cerisier en fleur

Tends les bras au ciel
comme chaque brin d'herbe

Aujourd'hui le printemps
rime avec éternité

 le Jardinier d'Amour
sème à volonté




Dieu-qui-est, force de Ton peuple,
force de celui que Tu envoies.
- Psaume 28,8



En marche!
La mort est remise en place

Elle ne débordera plus
en fantôme dans mon présent
Elle ne submergera plus
mon désir par son angoisse

La Vie
fébrile et grandiose
a traversé l'impasse
et fait fleurir l'espérance
dans tout désert quotidien
et toute absence inédite

Alors va!
Avec la force offerte
et l'héritage promis

Offre au Père ton plus beau chant
Au Fils 
la place d'honneur à ta table
et à l'Esprit
le frisson de ta prière




Sauve Ton peuple. Bénis Ton héritage.
Porte-nous vers les oasis de Ton cœur,
Berger d’Éternité.
- Psaume 28,9


samedi 11 avril 2020

Samedi saint

On parlera de Lui aux générations à venir.
On annoncera Sa Justice aux peuples à naître.
Oui, on dira ce qu'Il a fait dans sa fidélité.

- Psaume 22,31-32

Je pourrai retenir mon souffle
offrir au vide d'étreindre mon corps
mon âme et mes mots

Choisir le gouffre
l'espace ouvert
sous le poids des clous
dans la gravité de l'instant
suivre le chemin inerte
et couler vers l'abîme

J'y trouverai peut-être
mon espoir
ma confiance que le monde
n'a ni force ni poids
pour restreindre l'amour
à un temple ou une croix 

J'y verrai peut-être
Jésus endormi
paisible et serein
avec mon angoisse
captive en ses mains

Ou alors un combat
entre vie et trépas
pour une justice scandaleuse
où la grâce fait la loi

Mais aurai-je encore
le désir et la force
de hisser mon âme
vers cette aube promise

Connaîtrai-je encore
 un chant de lumière
pour bannir les ténèbres
et nourri l'espérance

Ici et maintenant
j'ignore mes doutes
et mes rêves déçus
Ta Parole ensevelie
m'invite à me taire
et porter ma conscience
vers un ciel éploré

vendredi 10 avril 2020

Le premier et le dernier mot




Car c'est à Lui qu'appartiennent
le premier et le dernier mot.
Entre ses mains l'Histoire des peuples trouve un sens.
Ils L'adorent, les riches.
Et les désespérés trouveront en Lui leur salut.
Je vivrai pour Lui, moi qu'Il a délivré.
- Psaume 22, 29-30






En le clouant
ils pensaient mettre une croix
sur son existence

Lui qui chamboulait
tous leurs raisonnements humains
toutes leurs logiques
tous leurs principes

Dès lors
son histoire s'est enracinée
dans le ciel
son témoignage a été semé
sur tout l'horizon
de ses bras ouverts

Ce qui devait être
un point final
est devenu l'aube
d'une vie nouvelle

car c'est à Lui qu'appartiennent
le premier et le dernier mot

Avec Lui notre histoire
trouvera toujours
un sens nouveau 




jeudi 9 avril 2020

Jeudi Saint

Tous les confins de la terre feront de ce jour un mémorial.
Tu attireras tout à Toi.
Toutes le familles de peuples
reconnaîtront Dieu pour leur Roi.

- Psaume 22,28

Tous unis
autour d'une table
d'un verre
et d'un roi

Une même faim
une même soif
sans pareille
ni pourquoi

Ton éternité
rejoint mon présent
mon désir de Vie
d'ici et maintenant

Nourris ma faim
d'une Parole sans égale
d'un Verbe croustillant

Étanche ma soif
d'une Passion infinie
pour l'amour essentiel
blessé et gratuit

Alors ma mie
sera ferme d'espérance
Alors mon vin
saura dire ta présence

En mémoire de Toi
je lève mon verre
et savoure ce repas

mercredi 8 avril 2020

Sur le chemin du cœur




Ma louange monte vers Dieu dans l'immense assemblée.
Je rends grâce devant ceux qui L'aiment d'amour.
Les humbles reprennent vie, ils seront comblés.
Ils louent le Seigneur, ceux qui Le cherchent.
Vive votre cœur pour toujours !
- Psaume 22, 26-27






Dans la forêt du cœur
je suis parti
à Ta recherche


j'ai marché
et marché
m'enfonçant toujours plus
aux confins du silence


alors
j'ai commencé
à entendre
le chant d'une rivière


une louange intarissable
une fraîcheur inexprimable
une lumière insaisissable
un amour immuable 


j'ai rencontré
la Source


Oasis du Vivant
qui fait fleurir chaque pas
du cheminement




mardi 7 avril 2020

Parole de buisson ardent

Je veux crier Ton Nom
à tous mes frères humains.
Je proclamerai Tes louanges au milieu de l'assemblée.
Vous qui frémissez d'adoration pour Dieu, louez-Le!
Toute la descendance de ceux qui ont cru en Lui, chantez Sa Gloire!
Frémissez de gratitude envers Lui, semence d'Israël.
Non, Il ne méprise pas la blessure de l'homme blessé.
Non, Il n'est pas neutre devant l'humiliation de l'humilié.
Il ne lui cache pas Son visage.
À son appel, Il entend.

- Psaume 22,23-25


Comment résister
au mystère
de ce nom sans pareil
et pourtant familier

Ce nom unique
mémorable et limpide
riche d'avoir traversé
l'héritage des semences
enfouies dans la terre
dans la nuit
et l'espace

Ce nom singulier
solitaire et commun
architecte du lien
entre l'entier
et le rompu
le glorieux
et le timide
maçon des âmes
murées de promesses
et ivres de jeunesse

Ce nom conjoint
époux du destin
avare d'épithètes
et copule du destin

Son mystère si grand
et si proche pourtant
offre à mes lèvres
le goût du nom Être

lundi 6 avril 2020

Ta présence




Mais Toi, Seigneur, ne T'éloigne pas !
Toi, ma force, au secours ! Vite !
Délivre mon âme de la mort !
Délivre mon âme unique livrée aux chiens.
Délivre ma pauvre vie tombée dans la gueule du lion !
Délivre-la de toute cette haine !
Tu me réponds.
- Psaume 22, 20-22






Je ne pourrais vivre
sans le soleil
me dit la tulipe
rouge sang

Je ne pourrais vivre
sans Ta présence
Te dis-je
le cœur éclatant








Sans Ton Souffle
mon âme erre
le tourbillon des pensées
l'emporte

Sans Ton Souffle
mon âme s'essouffle
les vents futiles
la dessèchent







Je guette
un signe une réponse
Ton murmure 
au puits du silence

Je sais
que Tu es là
comme la rosée
dans la main de l'aube








dimanche 5 avril 2020

Psaume des Rameaux

Une meute se déchaîne contre moi.
Un complot de cruauté se ligue.
Ils ont transpercé mes mains et mes pieds.
On peut compter tous mes os.
Des gens me toisent et m'observent.
Ils se partagent mes habits.
Ils tirent au sort mon vêtement.

- Psaume 22,17-19


Je lève mon regard
sur le monde quotidien
sur ma routine abattue
par la menace invisible
d'une meute trop virale

Trouverai-je le secours
dans mes murs familiers
Saurai-je faire de mon ordinaire
le lieu paisible 
la saine oasis
loin du mal
de la peur 
et des larmes

Pourrai-je ramasser les débris
de mes jours solitaires
en compter les bénédictions
et faire de mon isolement
une promesse sanctuaire


Mon réconfort trouve refuge
en Dieu
entre ses mains
mon espérance trouve asile
auprès de Celui qui ne cesse de veiller

Celui dont le confinement
est salutaire dans mon cœur
Celui dont la quarantaine
est bornée d'amour
Celui dont le carême
est programme de grâce


Peu m'importent
mes vêtements défaits
mes habitudes hasardeuses
et ces regards disparus

Tu me vois
et ce regard suffit
à lever mes mains
et bénir ton pied
qui balise mon chemin
 

samedi 4 avril 2020

Citadelle




Un jour viendra où nos ombres
tomberont de nous comme des écorces.
De cruauté et d'oubli de Dieu, il n'y en aura plus.
Ô mon âme, le Seigneur, bénis-Le.
Alléluia !
- Psaume 104, 35





Au bout de la nuit
la lueur
d'une aube nouvelle

Les étoiles m'ont conduit
au pied
de la grande citadelle





Au plus intime
ont fondu
les gelées de la peur

Au plus profond
ont fleuri
les graines du Sauveur





Il ne reste maintenant 
plus que Toi
les mains ouvertes
comme toujours

Enfin je peux te dire
me voilà
le cœur ouvert
à Ton amour






vendredi 3 avril 2020

Que ma joie demeure

Puisse mon chant Lui plaire!
Moi, j'ai ma joie en Dieu.

- Psaume 104,34

Tu m'échappes
de la fleur des champs
au parfum sylvestre
du ciel têtu
au bleu transparent

Tu m'échappes
de l'ivresse de l'instant
à la prudence du repos
de la constance de mon doute
à la promesse du printemps

Tu m'échappes
quand l'oiseau désinvolte
confisque le silence
quand un parfum capiteux
occupe mon espace
quand ta présence immense
dévalise tout mon vide

Alors j'abandonne
la fleur et le bois
mes passions monotones
à ce lieu sans pourquoi

Prends ma flamme
nourris son émoi
Enfin mon âme
peut demeurer en Toi

jeudi 2 avril 2020

Chanter



Je veux chanter mon Dieu jusqu'à ma mort.
Vivre, pour moi, c'est Le célébrer.
- Psaume 104, 33






Comme l'oiseau
qui habille les jours
de ses chants

Puisse mon cœur
te psalmodier
sans cesse




Dans les jours d'orage
comme dans ceux d'azur
à travers la brume
le gel ou le désert

Puisse mon cœur
être l'oiseau
qui te cherche
et qui te trouve
par son chant




Toi le Vivant
qui fait chanter
toute ta Création

Accorde-moi
de prendre part
avec mes notes
les plus intimes
à la grande louange
du Printemps





mercredi 1 avril 2020

Lever tremblant

Sous Son regard, la terre frémit.
Il caresse les montagnes et elles s'ébrouent.

- Psaume 104,32

Je lève une paupière
sur le monde retenu
par la nuit des angoisses
et des rêves interdits

Le soleil arrive
transperce le soleil
de son ardeur invaincue
aveugle mon silence
et me sort de mon lit

Mon autre paupière
abattue de fatigue
retrouve la vie
et s'éveille à l'annonce
timide
du quotidien

Au loin les montagnes
font deuil des couleurs
de l'aube flamboyante
et débarbouillent leurs sapins
pierriers et ravins
pour aviver l'éclat
du jour familier

Mon regard se pose
repu de l'instant
et mes paupières mi-closes
savourent le moment:

La grâce d'aujourd'hui
me comble de promesse
et mon être frémit
d'espérer ton ivresse

mardi 31 mars 2020

En toi, en lui, en elle



A jamais soit la gloire du Seigneur !
Il met Son bonheur dans Ses créatures.
- Psaume 104, 31





Dans la pâquerette
le sourire de Dieu


Dans le chant de la mésange
la joie du Seigneur


Dans le regard de l'enfant
l'émerveillement du Créateur


Dans le scintillement de l'étoile
le rayonnement de l'Eternel





En toi, en lui, en elle
il y a une parcelle
où Il sème l'essentiel


En toi, en lui, en elle
il y a un jardin
où sa Source
coule sans fin


En toi, en lui, en elle
il y a un espace
pour le don gratuit
de sa Grâce




lundi 30 mars 2020

Courant d'air



Tu envoies Ton Souffle, ils existent.
Tu renouvelles le visage de la terre.
- Psaume 104, 30





Avec Toi
il faut ouvrir
une lucarne
une fenêtre
ou une porte
du royaume intérieur

Tu n'est pas le Dieu
du renfermé
mais celui du courant d'air
du Souffle vivifiant




Que ce soit
sur la montagne
sur la barque
au milieu de l'herbe verte
où dans la pièce secrète
Tu es là
parfois dans un murmure de silence
parfois dans un mistral d'abondance




Tu es là
aux confins
de mes espaces
les plus retirés
sur le chemin
de mes aspirations

Avec Toi
je trouve enfin 
la juste respiration





dimanche 29 mars 2020

Psaume du cinquième dimanche de Carême

Tu les vois ceux qui m'entourent avec leur visage de bête?
Tu les vois avec leur détermination de taureaux?
Ils se tiennent la gueule ouverte
comme des lions rugissants prêts à dépecer.
Je me répands comme une outre crevée.
Tous mes membres se disloquent,
mon cœur se liquéfie comme de la cire.
Il fond au milieu de mes entrailles.
Ma bouche est sèche comme de la brique,
ma langue se paralyse dans ma gorge,
elle se colle à mon palais.
Je suis réduit en poussière, au bord de la tombe.

- Psaume 22,13-16


Dieu des cris et des larmes
toi qui veilles sur le monde
et gardes lune et soleil
dans leur ronde

tu connais les menaces
les soucis
et les bêtes sauvages
qui prennent pour proie
mon quotidien

Arrache à mon effroi
un cri puissant
rédempteur
un cri à déchirer l'adversaire
et réveiller ta présence

Dieu des cris et des larmes
trace pour mes larmes
un sillon fertile
à travers la cendre
la poussière de ma flamme
qui espère

Alors
je ferai face
au monde chaotique
debout par ta grâce
et libéré des carcasses

Enfin devant toi
ma bouche s'ouvrira
pour chanter ta puissance
et bannir tout absence

samedi 28 mars 2020

Suspension

Tu caches Ton visage, ils sont désemparés.
Si tu leur retires Ton Souffle, ils cessent de respirer.

- Psaume 104,29


Au détour d'une bourrasque
une absence m'a rejoint
lucide
et bienvenue

dans sa trace
un transport de promesses
brillant d'hirondelles
de chaleur
et de miel

par les lanières
de Ton souffle
mon flottement s'interdit

ébahi

mon ardeur se fait douce
et mon désir survit

vendredi 27 mars 2020

Ta main ouverte



Tu prodigues leur nourriture, ils se précipitent.
Tu ouvres Ta main, ils accourent.
- Psaume 104, 28





Dans le silence
je prie
que Ta main ouverte
nous porte
dans le défi de chaque instant



Dans le silence
je prie
que Ta main ouverte
nous protège
des frissons de la panique



Dans le silence
je prie
que Ta main ouverte
nous donne
le pain quotidien de l'espérance



Dans le silence
je prie
que Ta main ouverte
nous conduise
à l'aube de Ton Amour




jeudi 26 mars 2020

Fontaine

Tous, ils espèrent de Toi que Tu leur donnes leur pâture.

- Psaume 104,27

Il est une vérité
nue et discrète
qui traverse le temps
l'univers
et les passants

Une vérité brute
et blindée de promesses:


Toute âme aspire
à l'équilibre
à la plénitude repue
de désir et d'ivresse

Toute âme soupire
auprès du manque
du ruisseau vide
et du tombeau libre


Cette vérité éternelle
déchire les angoisses
sillonne impassible
les failles et blessures
nourries de larmes
de silence et d'injures

Elle abreuve ingénue
mon doute vorace
et ma flamme fébrile
Sa promesse les unit
et m'abandonne à la grâce

mercredi 25 mars 2020

Compagnon de route



Là, des barques voguent au milieu des dauphins
que Tu as inventés pour jouer avec eux.
- Psaume 104, 26




Parfois
je m'étonne
des compagnons de route
que Tu places
sur mon chemin



Le chant du merle
quand mon cœur
se désaccorde


Le passage du hérisson
au milieu de la nuit
sans étoile

La salutation agile de l'écureuil
quand je stagne
sous les feuilles mortes des pensées

Le rire du dauphin
sur l'océan sans fin
tutoyant l'inconnu




Ici et là
Tu aimes faire
des petits clins d'oeil


Ici et là
Tu poses
des balises de grâce
sur le chemin









mardi 24 mars 2020

Sous l'océan

Voici l'océan avec ses mers intérieures!
Là, c'est un déploiement inimaginable de poissons,
mille variétés à n'en pas croire ses yeux,
du plus petit jusqu'au plus grand.

- Psaume 104,25


Orages et crépuscules
balaient la surface
sculptent les vagues
et irisent l'état d'âme

Les courants indociles
dans leur ronde impassibles
entraînent les débris
les flottins
et l'écume

Hors du radeau
assemblé de mirages
d'essentiel
et de gages
la plongée se fait douce

L'ancre sombre
avide et gloutonne
vers la nuit
des désirs
du profond
et du cœur

Sa chaîne de fer
et de sève
traverse les bancs
de silence
des poissons alentours

Des récifs enfouis
aux calmes coraux 
une présence baigne
louvoie 
sur le sable amnésique

Sa nage sans repos
accommode l'océan

Quand je contemple les flots
j'espère voir dans ses bulles
l'espérance en écho

lundi 23 mars 2020

Regarder, écouter, ressentir



Que tes oeuvres rayonnent
en nombre et en variété, Seigneur !
Chacune a reçu Tes soins et Ton attention.
La terre entière et toutes Tes créatures
ruissellent de Ta beauté.
- Psaume 104, 24





Regarde
dans le jardin

Les primevères et les pâquerettes
te font des sourires

Les jonquilles dansent
au souffle
de celui qui passe

Le forsythia
se fait buisson ardent

Le magnolia s'ouvre
comme si dans chacune de ses fleurs
se cachait le plus précieux des trésors





Ecoute
dans le jardin

Les moineaux
te disent merci pour les miettes

Le rouge-gorge
t'appelle pour que tu le regardes

Les mésanges
s'organisent au nichoir

Le merle
psalmodie la partition du ciel





Ressens
dans le jardin

Les couleurs
qui font jaillir
l'émerveillement

Les parfums
qui suscitent
le rafraîchissement

La Vie
secrète et souterraine
qui circule aussi en toi

Le Jardiner Créateur
attentif et amoureux
qui t'aide à éclore
sous l'infini des Cieux





dimanche 22 mars 2020

Psaume du 4ème dimanche de Carême

Oui, Tu étais là au jour de ma naissance.
Tu m'as confié aux genoux de ma mère,
tout contre sa poitrine.
Contre Toi, je me suis blotti dès ma venue au monde,
après être sorti du ventre maternel.
Dès que je suis né je me suis remis entre Tes mains.
Ne T'éloigne pas!
Le pire est là qui s'approche,
et je n'ai personne.

- Psaume 22,10-12


Dieu des commencements
toi qui enfante mes espoirs
et couve les angoisses

Offre à mes peurs
d'éclore enfin
de libérer l'oisillon
du cocon figé
des rêves calcifiés

Renforce ma foi
pour qu'enfin je brise
la coquille tenace
de mes craintes
et nombreux pourquoi

~

Dieu des tendresses
toi qui survoles mon monde
 et me couvre de tes ailes

Instruis moi au frisson
à la douce ferveur
de ta grâce qui m'effleure

Rappelle moi ta promesse
quand je sombre
dans l'apathie
et la banale ivresse

Suggère à mes lèvres
le goût de ton chant

~

Dieu des proximités
toi qui habite les espaces
et traverse mon désert

Promène mon errance
installée sous mon toit
jusqu'aux portes du ciel
ouvertes devant toi

samedi 21 mars 2020

Ouvrier



L'homme sort de sa cabane pour travailler.
Il va abattre un bel ouvrage jusqu'à la tombée du jour.
- Psaume 104, 23







Sortir de sa cabane
pour prendre part
à la Création


Nourris
par la prière
c'est l'heure d'aller
à la carrière


Pour semer
pour construire

Pour donner
pour servir


Pour être
avec Toi
maillon de la Création

Ouvrier de la première
ou de la dernière heure




~




Prie et travaille
Pour qu'Il règne

Que dans ta journée,
Labeur et repos
Soient vivifiés
Par la Parole de Dieu,

Maintiens en tout le silence intérieur
Pour demeurer en Christ

Pénètre-toi de l'Esprit des béatitudes
Joie, Simplicité, Miséricorde


- St. Benoit




vendredi 20 mars 2020

Confinement

Le soleil se lève,
et toute cette faune va se reposer,
l'un dans sa tanière, l'autre dans son repaire.

- Psaume 104,22

Consentir au repos
La pause imposée
Laisser les vadrouilles
l'errance
et l'apostolat
vagabonder dans les rues désertes
vides de fureur
de foule
et d'effroi

Car voici
lumineux
Le soleil
aux rayons pèlerins
à la clarté étendue

Dans sa lumière
le doute se blottit
s'articule
à la confiance indomptable
d'un lendemain sans entraves

La patience de son coucher
cède à l'impatience
de son lever

Il y a un jour
un soir
un refrain

Il y a toujours
une promesse
de maintien

Ancrer l'habitude
du salut quotidien
Savourer le grâce
du temps souverain
Bientôt le royaume
Déjà son matin

jeudi 19 mars 2020

La pain quotidien



Les lionceaux apprennent à rugir.
Ils te réclament eux aussi leur déjeuner.
- Psaume 104, 21




Du campagnol à l'éléphant
Du moineau à l'aigle royal
Du poisson rouge à la baleine bleue


Le vivant a faim
Le vivant a besoin de se nourrir


C'est une quête
sur son chemin
C'est une priorité
du quotidien



~



Et toi
être humain
quelle est ta faim ?


Faim de vie
Faim de puissance
Faim de communion


Pour nourrir
ton corps
ton égo
ton âme



~



Le lionceau rugit
et moi je prie
Donne-nous aujourd'hui
notre pain quotidien


Celui qui nourrit
au plus profond
Celui qui enracine
la communion


Ce pain
au levain d'amour
Ce pain
à la saveur du ciel 




mercredi 18 mars 2020

Quiétude intranquille

Voilà le soleil qui se couche et la nuit tombe,
alors toute une population nocturne
s'anime dans les forêts.

- Psaume 104,20

Elle grouille
fourmille et gronde
la foule sylvestre
tapie dans l'ombre

Gardienne de rosée
Sentinelle de fraîcheur
elle tapisse le sol
de sa quête du meilleur

Dans la mousse
entre les pierres du ruisseau
sous l'écorce
au détour du sentier
elle guette
la Vie en promenade

Par ses pattes
et ses ailes
elle anime le vide
Par son chant
et ses cris
elle habite le silence

~

Elle m'invite
me somme de prier

Alors je m'arrête
je dépose mon alarme
ma culture en vacarme

~

Père des espaces
de la sève
et du temps

Lorsque le soleil
retient sa lumière
Offre moi d'être forêt
et de grouiller de paix
 

mardi 17 mars 2020

Lumière



La lune, Tu l'as faite pour mesurer le temps.
Et le soleil sera toujours fidèle au rendez-vous.
- Psaume 104, 19





Dès le commencement
Tu as pris soin
de ne pas nous laisser
dans la nuit totale


Tu as fixé
pour le chemin de tous
des points de repères
des sources de lumière


Lune, étoiles, soleil
qui nous invitent
à tendre les yeux
vers le jardin des Cieux


Des aubes de louange
aux crépuscules recueillis
il y a pour celui qui veille
une lueur sans pareil


Elle murmure sans cesse
depuis toujours
que jamais ne s'éteindra
la flamme de Son Amour







lundi 16 mars 2020

Au pied de la montagne

Aux chamois appartiennent les cimes inaccessibles,
aux damans, les abris des rochers.

- Psaume 104,18

Contempler la cime
voir son élan tranquille
vaincre l'horizon
et rapprocher le silence

Discerner la présence
du monde animal
dans la falaise ancienne
et le couloir alluvial
Frissonner de ses bruits
de l'écho presque audible
du rythme faunique
du battement de présence
naviguant la pierre, la mousse
et le bois

Et simplement savourer
l'intime évidence
d'être poussière
au pied du sommet
 d'être organisme
de l'immense qui renaît
d'être vivant
dans la souche de la paix


dimanche 15 mars 2020

La porte ouverte



Mais moi, je suis comme un ver de terre.
Je n'ai plus d'apparence humaine.
Je suis la honte de l'humanité, le dégoût du peuple.
Les badauds se moquent de moi. Ils ricanent, ils hochent la tête.
"Il se confie au Seigneur ! Qu'Il le délivre !
Qu'Il le sauve, s'Il s'intéresse à lui !"
- Psaume 22, 7-9





Face au sans issue
je crois 
à la porte ouverte
du cœur de Dieu



Face au rejet
je crois
à la présence aimante
du cœur de Dieu



Face aux larmes
je crois
au chant de Source
du cœur de Dieu 



Face à tout instant
je crois
à la prière intarissable
du cœur de Dieu 








samedi 14 mars 2020

Cyprès du ciel

C'est là que les oiseaux ont élu leur demeure.
La cigogne trône sur les branches du cyprès.

- Psaume 104,17

Parfois
le ciel étoilé
d'oiseaux
nourrit la terre
d'une immense mélodie

Les notes coulent
tombent
pleuvent sur le sol
éclaboussent mon angoisse
libèrent ma joie vorace
et rafraichissent mon envie

Parfois
les arbres nus
s'habillent en moineaux
cigognes et corbeaux

L'espace d'un instant
la liberté niche
sur les vestiges du temps

vendredi 13 mars 2020

Prendre racine



Les arbres de Dieu se rassasient,
les cèdres du Liban qu'Il a plantés.
- Psaume 104, 16





Regarde-le
qui s'élève
de la terre
jusqu'au ciel


Il prend racine
aussi bien
dans l'humus
que dans l'azur


Il chemine
au rythme des saisons
sans rien
précipiter


En lui
circule
la vie secrète
la sève essentielle


Auprès de lui
se laisse entendre
le chant du vent
le murmure du temps


Tous les jours
comme une prière
il tend ses bras
vers l'éternité


Il a tant 
à m'apprendre
je vais à lui
pour me ressourcer





jeudi 12 mars 2020

Promesse enterrée

De la terre, l'homme tire son pain
et le vin qui réjouit son cœur.
Des oliviers, il extraits toues sortes de baumes et de parfums.
Avec le pain il renouvelle ses forces.

- Psaume 104,14-15


Il y a quelque chose d'enfoui
quelque chose en attente
en puissance
en semence

Il y a ce petit rien perdu
ce rien discret
solide et intime
ce rien parfait
nourri de bruine

Et puis il y a une promesse
promesse simple et profonde
l'appel à la Vie
au réveil consenti

Il y a cette promesse
bâtie de petits riens
pour qu'un jour
quelque chose
s'arrache aux ténèbres
pour éclore l'essentiel

mercredi 11 mars 2020

Harmonie




La campagne se drape de prairies
et de champs pour le labour.

- Psaume 104, 14





Il y a des déserts

Il y a aussi
des verts pâturages

Lieux de repos
de ressourcement

Lieux de culture
d'espérance

Lieux de récolte
de reconnaissance





La pluie
pour nourrir

Le soleil
pour grandir

Ta Grâce
pour s'épanouir





C'est à la communion
que Tu m'appelles

Avec Toi
avec lui
avec elle

Avec Ta Création
si vaste
si belle

Pour retrouver
l'harmonie originelle






mardi 10 mars 2020

La bonne chute

Du haut d'énormes nuages,
Tu déclenches Tes écluses pour rassasier la terre.
- Psaume 104,13

Quelque chose du chaos ancestral
fait son nid au refuge éphémère
des brumes ennoblies

Entre gouttes et éclairs
La force vive
Déchirante
et sauvage
accumule son désir
à la caresse de l'air

Enfin l'ouverture
le jaillissement attendu
amorce sa descente
du ciel à mon être

Faim et soif
se noient dans l'averse
et mon âme prolonge un peu
ses racines

lundi 9 mars 2020

Communion



Les oiseaux se rassemblent en colonies sur leurs berges,
et forment un chœur de joyeux ramages.
- Psaume 104, 12





Le ciel
si vaste

La monde
si grand

Il est bon
de se rassembler




Trouver
ce lieu

entre
terre et ciel

où être
ensemble




Trouver
ce lieu

entre aube
et crépuscule

où vivre la louange
le recueillement




En chemin
prendre le temps

De s'arrêter
de se retrouver

De tisser
nos chemins




Avant
de repartir

Chacun
à son rythme

Porté par la communion
de prière