dimanche 12 avril 2020

Psaume pascal



Dieu, ma force ! Mon cœur compte sur Lui.
Dieu ma joie ! Il est là et je suis sain et sauf.
Mon cœur desséché est devenu prairie.
Jamais je ne Lui dirai assez combien je L'aime.
Je Le célèbre par un poème.
- Psaume 28,7



Debout !
La Vie t'appelle

Chante de joie
comme le merle

Laisse rayonner ton cœur
comme le cerisier en fleur

Tends les bras au ciel
comme chaque brin d'herbe

Aujourd'hui le printemps
rime avec éternité

 le Jardinier d'Amour
sème à volonté




Dieu-qui-est, force de Ton peuple,
force de celui que Tu envoies.
- Psaume 28,8



En marche!
La mort est remise en place

Elle ne débordera plus
en fantôme dans mon présent
Elle ne submergera plus
mon désir par son angoisse

La Vie
fébrile et grandiose
a traversé l'impasse
et fait fleurir l'espérance
dans tout désert quotidien
et toute absence inédite

Alors va!
Avec la force offerte
et l'héritage promis

Offre au Père ton plus beau chant
Au Fils 
la place d'honneur à ta table
et à l'Esprit
le frisson de ta prière




Sauve Ton peuple. Bénis Ton héritage.
Porte-nous vers les oasis de Ton cœur,
Berger d’Éternité.
- Psaume 28,9


samedi 11 avril 2020

Samedi saint

On parlera de Lui aux générations à venir.
On annoncera Sa Justice aux peuples à naître.
Oui, on dira ce qu'Il a fait dans sa fidélité.

- Psaume 22,31-32

Je pourrai retenir mon souffle
offrir au vide d'étreindre mon corps
mon âme et mes mots

Choisir le gouffre
l'espace ouvert
sous le poids des clous
dans la gravité de l'instant
suivre le chemin inerte
et couler vers l'abîme

J'y trouverai peut-être
mon espoir
ma confiance que le monde
n'a ni force ni poids
pour restreindre l'amour
à un temple ou une croix 

J'y verrai peut-être
Jésus endormi
paisible et serein
avec mon angoisse
captive en ses mains

Ou alors un combat
entre vie et trépas
pour une justice scandaleuse
où la grâce fait la loi

Mais aurai-je encore
le désir et la force
de hisser mon âme
vers cette aube promise

Connaîtrai-je encore
 un chant de lumière
pour bannir les ténèbres
et nourri l'espérance

Ici et maintenant
j'ignore mes doutes
et mes rêves déçus
Ta Parole ensevelie
m'invite à me taire
et porter ma conscience
vers un ciel éploré

vendredi 10 avril 2020

Le premier et le dernier mot




Car c'est à Lui qu'appartiennent
le premier et le dernier mot.
Entre ses mains l'Histoire des peuples trouve un sens.
Ils L'adorent, les riches.
Et les désespérés trouveront en Lui leur salut.
Je vivrai pour Lui, moi qu'Il a délivré.
- Psaume 22, 29-30






En le clouant
ils pensaient mettre une croix
sur son existence

Lui qui chamboulait
tous leurs raisonnements humains
toutes leurs logiques
tous leurs principes

Dès lors
son histoire s'est enracinée
dans le ciel
son témoignage a été semé
sur tout l'horizon
de ses bras ouverts

Ce qui devait être
un point final
est devenu l'aube
d'une vie nouvelle

car c'est à Lui qu'appartiennent
le premier et le dernier mot

Avec Lui notre histoire
trouvera toujours
un sens nouveau 




jeudi 9 avril 2020

Jeudi Saint

Tous les confins de la terre feront de ce jour un mémorial.
Tu attireras tout à Toi.
Toutes le familles de peuples
reconnaîtront Dieu pour leur Roi.

- Psaume 22,28

Tous unis
autour d'une table
d'un verre
et d'un roi

Une même faim
une même soif
sans pareille
ni pourquoi

Ton éternité
rejoint mon présent
mon désir de Vie
d'ici et maintenant

Nourris ma faim
d'une Parole sans égale
d'un Verbe croustillant

Étanche ma soif
d'une Passion infinie
pour l'amour essentiel
blessé et gratuit

Alors ma mie
sera ferme d'espérance
Alors mon vin
saura dire ta présence

En mémoire de Toi
je lève mon verre
et savoure ce repas

mercredi 8 avril 2020

Sur le chemin du cœur




Ma louange monte vers Dieu dans l'immense assemblée.
Je rends grâce devant ceux qui L'aiment d'amour.
Les humbles reprennent vie, ils seront comblés.
Ils louent le Seigneur, ceux qui Le cherchent.
Vive votre cœur pour toujours !
- Psaume 22, 26-27






Dans la forêt du cœur
je suis parti
à Ta recherche


j'ai marché
et marché
m'enfonçant toujours plus
aux confins du silence


alors
j'ai commencé
à entendre
le chant d'une rivière


une louange intarissable
une fraîcheur inexprimable
une lumière insaisissable
un amour immuable 


j'ai rencontré
la Source


Oasis du Vivant
qui fait fleurir chaque pas
du cheminement




mardi 7 avril 2020

Parole de buisson ardent

Je veux crier Ton Nom
à tous mes frères humains.
Je proclamerai Tes louanges au milieu de l'assemblée.
Vous qui frémissez d'adoration pour Dieu, louez-Le!
Toute la descendance de ceux qui ont cru en Lui, chantez Sa Gloire!
Frémissez de gratitude envers Lui, semence d'Israël.
Non, Il ne méprise pas la blessure de l'homme blessé.
Non, Il n'est pas neutre devant l'humiliation de l'humilié.
Il ne lui cache pas Son visage.
À son appel, Il entend.

- Psaume 22,23-25


Comment résister
au mystère
de ce nom sans pareil
et pourtant familier

Ce nom unique
mémorable et limpide
riche d'avoir traversé
l'héritage des semences
enfouies dans la terre
dans la nuit
et l'espace

Ce nom singulier
solitaire et commun
architecte du lien
entre l'entier
et le rompu
le glorieux
et le timide
maçon des âmes
murées de promesses
et ivres de jeunesse

Ce nom conjoint
époux du destin
avare d'épithètes
et copule du destin

Son mystère si grand
et si proche pourtant
offre à mes lèvres
le goût du nom Être

lundi 6 avril 2020

Ta présence




Mais Toi, Seigneur, ne T'éloigne pas !
Toi, ma force, au secours ! Vite !
Délivre mon âme de la mort !
Délivre mon âme unique livrée aux chiens.
Délivre ma pauvre vie tombée dans la gueule du lion !
Délivre-la de toute cette haine !
Tu me réponds.
- Psaume 22, 20-22






Je ne pourrais vivre
sans le soleil
me dit la tulipe
rouge sang

Je ne pourrais vivre
sans Ta présence
Te dis-je
le cœur éclatant








Sans Ton Souffle
mon âme erre
le tourbillon des pensées
l'emporte

Sans Ton Souffle
mon âme s'essouffle
les vents futiles
la dessèchent







Je guette
un signe une réponse
Ton murmure 
au puits du silence

Je sais
que Tu es là
comme la rosée
dans la main de l'aube








dimanche 5 avril 2020

Psaume des Rameaux

Une meute se déchaîne contre moi.
Un complot de cruauté se ligue.
Ils ont transpercé mes mains et mes pieds.
On peut compter tous mes os.
Des gens me toisent et m'observent.
Ils se partagent mes habits.
Ils tirent au sort mon vêtement.

- Psaume 22,17-19


Je lève mon regard
sur le monde quotidien
sur ma routine abattue
par la menace invisible
d'une meute trop virale

Trouverai-je le secours
dans mes murs familiers
Saurai-je faire de mon ordinaire
le lieu paisible 
la saine oasis
loin du mal
de la peur 
et des larmes

Pourrai-je ramasser les débris
de mes jours solitaires
en compter les bénédictions
et faire de mon isolement
une promesse sanctuaire


Mon réconfort trouve refuge
en Dieu
entre ses mains
mon espérance trouve asile
auprès de Celui qui ne cesse de veiller

Celui dont le confinement
est salutaire dans mon cœur
Celui dont la quarantaine
est bornée d'amour
Celui dont le carême
est programme de grâce


Peu m'importent
mes vêtements défaits
mes habitudes hasardeuses
et ces regards disparus

Tu me vois
et ce regard suffit
à lever mes mains
et bénir ton pied
qui balise mon chemin
 

samedi 4 avril 2020

Citadelle




Un jour viendra où nos ombres
tomberont de nous comme des écorces.
De cruauté et d'oubli de Dieu, il n'y en aura plus.
Ô mon âme, le Seigneur, bénis-Le.
Alléluia !
- Psaume 104, 35





Au bout de la nuit
la lueur
d'une aube nouvelle

Les étoiles m'ont conduit
au pied
de la grande citadelle





Au plus intime
ont fondu
les gelées de la peur

Au plus profond
ont fleuri
les graines du Sauveur





Il ne reste maintenant 
plus que Toi
les mains ouvertes
comme toujours

Enfin je peux te dire
me voilà
le cœur ouvert
à Ton amour






vendredi 3 avril 2020

Que ma joie demeure

Puisse mon chant Lui plaire!
Moi, j'ai ma joie en Dieu.

- Psaume 104,34

Tu m'échappes
de la fleur des champs
au parfum sylvestre
du ciel têtu
au bleu transparent

Tu m'échappes
de l'ivresse de l'instant
à la prudence du repos
de la constance de mon doute
à la promesse du printemps

Tu m'échappes
quand l'oiseau désinvolte
confisque le silence
quand un parfum capiteux
occupe mon espace
quand ta présence immense
dévalise tout mon vide

Alors j'abandonne
la fleur et le bois
mes passions monotones
à ce lieu sans pourquoi

Prends ma flamme
nourris son émoi
Enfin mon âme
peut demeurer en Toi

jeudi 2 avril 2020

Chanter



Je veux chanter mon Dieu jusqu'à ma mort.
Vivre, pour moi, c'est Le célébrer.
- Psaume 104, 33






Comme l'oiseau
qui habille les jours
de ses chants

Puisse mon cœur
te psalmodier
sans cesse




Dans les jours d'orage
comme dans ceux d'azur
à travers la brume
le gel ou le désert

Puisse mon cœur
être l'oiseau
qui te cherche
et qui te trouve
par son chant




Toi le Vivant
qui fait chanter
toute ta Création

Accorde-moi
de prendre part
avec mes notes
les plus intimes
à la grande louange
du Printemps





mercredi 1 avril 2020

Lever tremblant

Sous Son regard, la terre frémit.
Il caresse les montagnes et elles s'ébrouent.

- Psaume 104,32

Je lève une paupière
sur le monde retenu
par la nuit des angoisses
et des rêves interdits

Le soleil arrive
transperce le soleil
de son ardeur invaincue
aveugle mon silence
et me sort de mon lit

Mon autre paupière
abattue de fatigue
retrouve la vie
et s'éveille à l'annonce
timide
du quotidien

Au loin les montagnes
font deuil des couleurs
de l'aube flamboyante
et débarbouillent leurs sapins
pierriers et ravins
pour aviver l'éclat
du jour familier

Mon regard se pose
repu de l'instant
et mes paupières mi-closes
savourent le moment:

La grâce d'aujourd'hui
me comble de promesse
et mon être frémit
d'espérer ton ivresse