Christos Anesti

Marie de Magdala, Marie, mère de Jacques, et Salomé sortirent et s’enfuirent loin du tombeau,

car elles étaient toutes tremblantes et bouleversées ;

et elles ne dirent rien à personne,

car elles avaient peur.

Marc 16,8

Christ est ressuscité!

Que le ciel s'emplisse

D'une joie profonde

Christ est ressuscité!

Que les cris et les larmes

Creusent et irriguent 

Les blessures entrouvertes!

Christ est ressuscité!

Que la peur s'endorme

Dans la vie qui s'éveille!

Christ est ressuscité!

Que chaque chute découvre

La fondation solide

D'un lendemain à saisir

Christ est ressuscité

Que chaque être accueille

La lumière qui vient tout changer

Christ est ressuscité!

Mais pour celles qui tremblent

Et ceux qui s'enfuient

La lutte intime

Intestine

Débute

Entre la soif d'éternel

Et l'angoisse du réel

Entre la vérité pure

Et l'existence dure

Christ est ressuscité

Il cherche un passage

Le trouve

S'y engage

Pour rejoindre tout cœur et tout âme

Et l’inonder de sa flamme 

Loin du possible

Et même du rêve

Son geste est crédible

Et sa grâce nous relève

Christ est vraiment ressuscité!

En terre

Joseph acheta un drap de lin, il descendit le corps de la croix,

l'enveloppa dans le drap et le déposa dans un tombeau 

qui avait été creusé dans le rocher.

Puis il roula une grosse pierre pour fermer l'entrée du tombeau.

Marc 15, v.46

Regarde

Lui qui a tant marché

et tant guérit

Lui qui a tant parlé

et tant béni

Lui que rien

ne semblait pouvoir

arrêter

Lui qui a toujours

réussi à se sauver

Regarde

Il ne bouge plus

Il ne parle plus

Tout est terminé

Il ne reste

que le silence

et les larmes

La confiance et l’espérance

ont été enfouies

avec Lui 

au tombeau

Passons à autre chose

Redescendons sur terre

là où le printemps

fait des merveilles

Il est temps de semer

d’offrir au temps

de quoi faire des fruits

De l’aube au crépuscule

les oiseaux chantent

et la flore s’ouvre 

La vie est partout

Lui là-bas dort

dans la nuit de la mort

seul

abandonné

semblable

à une graine

enfouie en terre

que le destin a égaré

Vendredi Saint

Les soldats revêtent Jésus de pourpre

et ils lui mettent sur la tête une couronne d'épines qu'ils ont tressée.

Marc 15,17

Porter la foi du monde sur ses épaules

Et s'enchaîner

Par le poids du chaos

*

Tu devais sauver le monde

L'arracher au fléau des certitudes

Et des réponses écrasantes

Mais tu es venu pour perdre

La face

La force

Et l'espoir

*

Combien de temps encore

À te vêtir du pourpre illusoire

Combien de temps

À t'attendre dans le faste

Au sommet de ta gloire

*

Je me sens soldat

Machinal

Combattant

Résistant

Prêt à tenir

Dans la brise et le vent

Pour défendre mes angoisses

Mes attentes

Et mon âme repue

De vérité chevrotante 

Prêt à lutter

Jusqu'au bout

Par goût d'illusion

Et de vieille conviction

*

Vois ce manteau

Trop splendide

Pour redresser

Ton dos

Vois cette couronne

Trop piquante

Pour relever

Tes mots

Tu les prends quand même

En accepte la charge

En supporte l'affront

Tu as bientôt tout perdu

Et moi j'aiguise sans savoir

Ta prochaine brimade

*

Aide moi à mourir

À tenir à l'écart

Ta face

Ta force

Et l'espoir

Aide moi à mourir

Pour quitter le miroir

L'envers rassurant

Des reflets protestants

Pour enfin reconnaître

Ton visage inconnu

Ta puissance résolue

En ta tendre espérance

*

Il faut que tu meures

Pour ne plus être qu'un homme

Ne plus être qu'un verbe

Qu'un geste

Qu'un passage

Il faut que tu meures

Pour que seul se relève

Ton amour invaincu

Vigilance

Restez éveillés et priez, pour ne pas tomber dans la tentation.

L’être humain est plein de bonne volonté, mais il est faible.

Marc 14, v.38

Garder l’œil à l’affût

l’oreille attentive

Cultiver l’étonnement

du quotidien

Chercher le nouveau

cheminer sans cesse

Rester connecté

en lien, main dans la main

Partager au cœur du silence

les mots de la foi

Ne rien prendre pour acquis

toujours recommencer 

Prendre garde aux fausses routes

aux somnolences de l’instant

Garder confiance 

et non maîtrise de l’existant

De jour comme de nuit

Il est là

En tout lieu en tout temps

Il marche avec Toi

Jardinier de ton cœur 

laisse le travailler tes terres

En restant éveillé

et persévérant dans la prière

Passage de l'homme

Vous donc, prenez garde, je vous ai prévenus de tout.

Marc 13,23

Prévenir de tout

Pour être prêt à rien

Voici le programme

D'une vie

De celle unique et intime

Coulant dans nos peines

Au milieu des angoisses

Juste entre nos flammes

Et nos maigres carapaces

 

Prendre garde

Pour ne rien perdre

En dehors du paradis douillet

Bordé d'illusions

Et nourris de regrets

Voici la promesse

D'un homme

Traversé de sagesse

Et d'émotion

Au Verbe ancré

Dans le quotidien trouble

Et tenu

Par un brin de ciel

Savourer ce qui change

En dehors des remparts

Des jalons prudents

Des étouffoirs convenus

Et déguster le risque

La réponse défiante

Aux menaces et aux craintes

La Vie attend

Et l'homme passe

Bientôt

L'amour traversera

Toute frontière

Entre le monde et ses larmes

Et la crainte de l'au-delà

 

Autre regard

Une veuve pauvre arriva 

et mit deux petites pièces de cuivre, 

d’une valeur de quelques centimes.

Marc 12, 42

J’ai beau avoir

les yeux ouvert

il m’est difficile

de voir l’essentiel

Le regard capté

de toute part

par la folie du monde

mon horizon se réduit

petit à petit

au format

du smartphone

Lui pourtant

Il a su

ne pas se laisser

impressionner

Il a vu et reconnu

celles et ceux

que personne

n’avait remarqué

Le moindre geste d’amour

L’infime lueur d’espoir

Le tremblement d’une prière

Il a accueilli

chaque confetti de Vie

dans la tempête du futile

Ce qui n’a pas de prix

Ce qui ne fait pas de bruit

Tout le reste que du vent

Les portes du temple

Et Jésus les enseignait et leur disait :

« N’est-il pas écrit :

Ma maison sera appelée maison de prière pour toutes les nations ?

Mais vous, vous en avez fait une caverne de bandits. »

Marc 11,17

L'objet du désir

Aux portes des lèvres

Sur ma bouche entrouverte

L'appétit indigeste

Accueillir en son temple

Les repas éternels

Ces mets délicats

Ses paroles

Au goût de ciel

Naviguer dans les couloirs profonds

Remâcher les restes

En extraire la passion

Et savourer

La noble distinction

Entre pur et impur

Entre doute et poison

Décider l'abandon

Du marchandage infini

Des errances et pulsions

En échange de la vie

Bâtir sur le troc

Toujours gagnant

D'une prière sans breloque

Et d'une peur endormie

Rameaux

Beaucoup de gens étendirent leurs manteaux sur le chemin, 

et d’autres y mirent des branches vertes qu’ils avaient coupées dans la campagne.

Ceux qui marchaient devant Jésus et ceux qui le suivaient criaient :

« Gloire à Dieu ! Que Dieu bénisse celui qui vient au nom du Seigneur !

Marc 11, 8-9

Aujourd’hui

je veux ouvrir

les portes

les fenêtres

les moindres espaces

de mon être

Faire place

à la venue

à Ta venue

sur les chemins de la vie

sur les chemins de ma vie

Aujourd’hui

je veux t’accueillir

comme un ami

un frère

comme une aube

un jour nouveau

Faire place

à ton regard

à ta parole

au berceau de mon cœur

au foyer de mon âme

Aujourd’hui

je veux déposer

reconnaissance

émerveillement

sur mes sentiers

intérieurs

Faire place

à Celui qui vient

comme un printemps

avec tendresse

et douceur

Entre les paupières

Jésus s’arrêta et dit :

« Appelez-le. »

On appelle l’aveugle, on lui dit :

« Confiance, lève-toi, il t’appelle. »

Marc 10,49

Tout s'arrête

Au passage de l'éclair

Dans la brume des fulgurances

Une voix se faufile

Sa voix

La voix

Au milieu des pensées closes

Et des sentiments sans cause

 Là

Dans l'instant immobile

Les réflexes s'apaisent

Les habitudes aussi

Petit à petit

La parole

Dénoue le fil

Libère les entraves

Et la boule au ventre

L'aveugle se lève

Reconnu en chacun

Debout dans la confiance

Son horizon écarte

Le flou du flux quotidien

Et sans attente

Ni tracas

L'espérance délivre

La promesse

De tout lendemain

 

Royauté

Ils lui répondirent :

« Quand tu seras dans ton règne glorieux,

accorde-nous de siéger à côté de toi,

l’un à ta droite, l’autre à ta gauche.

Marc 10, 37

Quête de gloire

de reconnaissance

Désir d’avoir

une meilleure place

que les autres

Recherche

d’un statut privilégié

Envie de tutoyer

la royauté

Qu’attends-tu

les strass et les paillettes ?

l’or et les pépettes ?

Avec Lui

cap sur l’essentiel

loin du matériel

N’accumule pas

mais donne

Ne possède pas

mais partage

Un seul pouvoir

celui de l’humilité

Un seul royaume

celui de l’amour

Pas de gauche

ni de droite

mais une place pour chacun

au cœur 

L'éternel partage

Comme il se mettait en route,

quelqu’un vint en courant et se jeta à genoux devant lui ;

il lui demandait :

« Bon Maître, que dois-je faire pour recevoir la vie éternelle en partage ? »

Marc 10,17

Partager ce qui est éternel

Sous le poids des questions

Des errances de l'instant

 Partager

Sans savoir quoi faire

Quoi quitter

Quoi renaître

Mais porter haut

Et fier

La demande ultime

La recherche finale

Pressentir que la réponse

Entre son goût d'origine

Et son parfum de foi

Saura nous mener

Hors des envers

Jusqu'à l'endroit

Recevoir la Parole Eternelle

Sous son écrin d'évidences

Redoutées et vitales

 

 

C'est dur d'être doux

Alors Jésus leur dit : 

« Moïse a écrit ce commandement pour vous 

parce que vous avez le cœur dur. »

Marc 10, 5

L’esprit figé

sur l’interdit

c’est tout l’être

qui se durcit

A tel point

que le cœur devient

table de pierre

La vie

dure et aride

comme un désert

~

L’esprit tourné

vers l’essentiel

c’est tout l’être

qui boit le ciel

A tel point

que le cœur devient

foyer rayonnant

La vie

fraîche et limpide

comme un printemps

~

S’ouvrir à l’Autre

c’est se laisser surprendre

Accueillir son Amour

à pierre fendre

Faire confiance

à un nouveau itinéraire

Passer dans sa vie

un bon coup de poussière

Sel

C’est une bonne chose que le sel.

Mais si le sel perd son goût, avec quoi le lui rendrez-vous ?

Ayez du sel en vous-mêmes et soyez en paix les uns avec les autres.

Marc 9,50

Porter en soi

Le cadeau de révéler l'autre

Et déguster le doux privilège

De le savoir aromate

Dans la foule quotidienne

Il y a celui qui a un grain

Et celle qui en manque

Celle qui est piquante

Et celui qui ne sent rien

Mais nourri de l'amour

Du goût du prochain

 La promesse dévoile

Son bouquet de saveurs

Et mon frère

Et ma soeur

Se retrouvent

Dans l'humain

Accueil

Celui qui reçoit un enfant comme celui-ci par amour pour moi, 

me reçoit moi-même ;

et celui qui me reçoit ne reçoit pas seulement moi-même,

mais aussi celui qui m’a envoyé.

Marc 9, v.37

A travers lui

à travers elle

j’écoute

j’observe

je découvre

A travers lui

à travers elle

je re-apprends à marcher

A travers lui

à travers elle

l’horizon s’ouvre

les chemins se tissent

A travers lui

à travers elle

j’apprends à partager

A travers lui

à travers elle

j’accueille

je recueille

je grandis

A travers lui

à travers elle

je questionne

je cherche

je m’approfondit

A travers lui

à travers elle

des surprises 

à chaque pas

A travers lui

à travers elle

humblement

je viens à Toi

Psaume du 5ème dimanche de Carême

Aussitôt le père de l’enfant s’écria :

« Je crois ! Viens au secours de mon manque de foi ! »

Marc 9,24

Ô Dieu,

Toi qui es

Parfois pompier

Parfois buisson ardent

Mais toujours sauveur

Viens éteindre l'incendie

De peur, de doute et de fuite

Qui habite mes ténèbres

Et viens brûler d'un feu éternel

Qui ne consume jamais

Mais qui éclaire et réchauffe toujours

Ô Dieu,

Toi qui es

Parfois marin

Parfois déluge

Mais toujours sauveur

Viens naviguer

Sur mes eaux indiscrètes

Survoler mon tohu-bohu

Pour me rappeler l'horizon

Et viens balayer les épaves

Les scories qui m'échouent

Tiens moi loin des récifs

Que j'ai construit moi-même

Ô Dieu,

Toi qui es

Parfois jardinier

Parfois créateur

Mais toujours sauveur

 Viens travailler le terreau

D'idées, d'envies et d'espoirs

Pour que mon labour soit fécond

Et viens réveiller sans cesse

La Vie tapie

Mystérieuse et joyeuse

Par ton geste de tendresse

Ô Dieu,

Toi qui es

Parfois meunier

Parfois souffle fragile

Mais toujours sauveur

Viens tourner les ailes

De mon moulin d'émotion

Pour moudre les vérités

Qui ne durent qu'un instant

Et viens traverser mon corps

Habiter mon esprit

Que je vibre de toute mon âme

À ton passage aujourd'hui

Ô Dieu,

Toi qui es

Toujours sauveur

Viens au secours

De mon manque de foi

Lumière

Il changea d’aspect devant leurs yeux ; 

ses vêtements devinrent d’un blanc si brillant 

que personne sur toute la terre 

ne pourrait les blanchir à ce point.

Marc 9, 3

Lumière

sur Celui qui est

lumière du monde

Un jour nouveau

va se lever

Un jour que personne

ne pourra oublier

Mais il faut encore

cheminer

Aller de l’avant

accueillir, espérer

Le plus dur

est à venir

comme une autre montagne

à franchir

Là-bas

là-haut

la promesse déjà

d’une Aube 

Où rayonnera 

l’Amour

plus fort que la mort

Besoin de lave

Jésus tenait ouvertement ce langage.

Pierre, le tirant à part, se mit à le réprimander.

Marc 8,32

 Tenir dans son poing

Le langage volcanique

Sentir son feu

Inonder les ténèbres

 D'une discrète incandescence

Visiter chaque grotte

Chaque recoin oublié

À en extraire l'absolu

À la saveur primordiale

Réveiller la flamme

Tapie dans les tripes

Exciter la sève

Et suivre son chemin

Dans la main ouverte

Accueillir

Le langage volcanique

S'enrober dans l'ardeur

Et bouillonner la peur

À défaut de confiance

En Celui qui éclaire

Le risque vainqueur

Me changera en Pierre

Identité

Et vous, leur demanda Jésus, 

qui dites-vous que je suis ?

Marc 8, 29

Tout l’art

de questionner

pour mieux 

se situer

Il serait trop facile

de se fier

à un avis

ou à un autre

Prophète

Guérisseur

Messie

Beau parleur

La liste

est infinie

Son identité

insaisissable

A chacun

il se révèle

différemment 

Toujours authentique

Et pour toi alors

qui est-il ?

quelles cordes

de ta sensibilité

fait-Il vibrer ?

Cherche

et tu trouveras

Non seulement Lui

mais aussi toi 

Signe

Poussant un profond soupir, Jésus dit :

« Pourquoi cette génération demande-t-elle un signe ?

En vérité, je vous le déclare,

il ne sera pas donné de signe à cette génération. »

Marc 8,12

Rechercher le trouble

Drapé d'angoisses

Et de batailles anciennes

À travers le temps, les autres et soi-même

Désirer ce tourment

Doute bienvenu

Manque rassurant

Savourer l'absence

Volontaire

Des conforts ordinaires

Regretter le souvenir coriace

Du désir assouvi

Endormir l'envie

Par la berceuse de la vie

Simple

Nue

Et discrète

Soudain

À l'instant fragile

Du désordre heureux

Sentir la Parole

Trahir le geste

 Vaincre le geste

Trouver sa réponse

Son tourment

Dans l'instant vertical

 Aligner corps, âme et soupir

Au souffle de l'esprit 

Reconnaissance & Espérance

Ils avaient encore quelques petits poissons.

Jésus remercia Dieu pour ces poissons 

et dit à ses disciples de les distribuer aussi.

Marc 8, 7

Face à la foule

au millier de personnes

fourmilière humaine

qui a faim

Il reste attentif

serein

jamais ne perd espoir

Les ressources

sont maigres

mais pas inexistantes

Quelques miettes suffisent

pour nourrir les oiseaux

Quelques pains feront l’affaire

pour celles et ceux qui l’écoute

Sans oublier 

ces petits poissons

pêche miraculeuse de l’instant

Là où on a trop

on oublie qu’il en faut peu

pour être heureux

Là où on est dans l’abondance

on oublie de rendre grâce

pour le petit qui porte l’infini

Retour à l’essentiel

sur le chemin de tous les jours

Reconnaissance et Espérance

nourriront le parcours

Délivrance

Puis, levant son regard vers le ciel, il soupira.

Et il lui dit : « Ephphata »,

c’est-à-dire : « Ouvre-toi. »

Marc 7,34

Dans la prison de mon corps

À la peau sourde

Et au frisson muet

Je contemple la rosée

Les perles d'hier

Retenues par la promesse d'aujourd'hui

J'y vois l'écho vagabond

D'une habitude qui s'installe

D'un geste locataire

Quotidien

Familier

Tant de travers convenus

Et d'envie légitimes

Faufilent leur chemin

Le long du couloir

Sombre et domestique

De ma bouche à mon âme

De mon âme au transit

Pour un retour trop frugal

Dans la prison de mon corps

À la peau sourde

Et au frisson muet

J'admire le silence

Et ce cri

Lointain mais intime

L'appel au mouvement

Au déballage

À l'embrasement

Est-ce Toi qui m'attend

Entre ciel et poussière

Au-delà des barreaux

Qui entravent l'ouverture?

Libre et fébrile

Le pied sur la porte

Je savoure enfin

La faim de l'embrasure